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Attribution du droit de cité d’honneur communal à M. Michel Ramuz

7 décembre 2021

Conformément à l’art. 51 de la loi sur le droit de cité fribourgeois et sur proposition du Conseil Communal, l’Assemblée communale a accordé, à titre honorifique, le droit de cité d’honneur communal à Michel Ramuz qui s’est distingué par des mérites exceptionnels en faveur de la commune de Givisiez.

Voici le message d’hommage à Michel Ramuz rédigé par Gérard Steinauer et lu lors de l’Assemblée communale du 6 décembre 2021 :

Michel Ramuz

Le 23 mars 1978, la commune de Givisiez reçoit un beau cadeau. Il s’appelle Michel Ramuz et il entre au Conseil communal. Agé de 37 ans, marié et père de trois fillettes, Michel Ramuz arrive de Saint-Aubin, « son » village, où il était déjà Conseiller communal, responsable des écoles. D’emblée on lui confie ici le dicastère des finances, domaine où ses formations bancaire et comptable le rendent particulièrement compétent.

Cela se vérifiera tout au long de ses 38 années de mandat à Givisiez – dont 25 comme Syndic – car Michel Ramuz c’est la mémoire, la maîtrise et la sagesse des chiffres, selon les témoignages unanimes de tous ses interlocuteurs.

Mais pas que. En 1986 – chose rare dans les communes – il demande à joindre à son dicastère des finances celui des affaires sociales. Car Michel Ramuz c’est aussi un coeur qui bat sous le portefeuille de la commune. Issu pourtant d’une famille de tradition radicale, il fait montre d’une sensibilité sociale très développée, frappée du sceau de l’humanité, de l’équité et de la générosité. Et, bien que virtuose des chiffres et de la gestion, Michel Ramuz ne sait pas comptabiliser le dévouement dans la colonne des dépenses.

Durant son « règne », Givisiez échappe à la politique des partis dans la vie communale, même si chaque Conseiller nourrit évidemment ses propres convictions. Cette neutralité politique, mais aussi les compétences, l’expérience et l’entregent de Michel Ramuz en font un partenaire influent, objectif et crédible dans toutes les organisations intercommunales où il représente Givisiez, car son avis fait autorité.

La zone industrielle – le CIG – est l’un des dossiers majeurs où Michel Ramuz déploie ses talents de négociateur, face aux communes de Fribourg, Belfaux, Corminboeuf, Granges-Paccot, Villars-sur-Glâne et les EEF (actuel Groupe E), ses partenaires aux intérêts pas forcément concordants. De multiples accords sont passés entre la commune et le CIG pour le financement et la reprise de ses importantes infrastructures et pour des échanges de terrains, tractations où les intérêts de Givisiez sont très bien défendus.

L’influence de Michel Ramuz s’exerce aussi dans de nombreuses autres associations de communes, telles que le Consortium de l’eau, le Cycle d’orientation, l’AELA et l’AESC (épuration des eaux), la CUTAF (transports publics), la CODEMS (homes médicalisés), Coriolis (salles de spectacles) ou l’Agglo, pour n’en citer que quelques-unes. Il prend une part active à la création de Forum-Fribourg, de la SAIDEF (incinération des déchets), de la halle des sports de Saint-Léonard et réussit à convaincre la Ville de transférer à Givisiez ses Services industriels, à qui la commune confiera ensuite la gestion technique de son service des eaux. Cette collaboration fera exemple et les SI – devenus SINEF – desservent aujourd’hui de nombreuses autres communes entre Gibloux et Courtepin.

Michel Ramuz, c’est aussi la confiance absolue de l’Assemblée communale. Sa connaissance approfondie de tous les dossiers lui permet de répondre avec pertinence aux questions les plus délicates et fort peu d’objets sont contestés lors des quelque huitante assemblées auxquelles il participe en tant que membre de l’exécutif.

A la table du Conseil communal, le Syndic Ramuz sait déléguer, écouter, appuyer, mais aussi défendre son propre point de vue et, ensuite, respecter collégialement les décisions. Pour lui, la séance la plus importante est celle du budget, là où les options sont prises. Ensuite, il incombe à chaque Conseiller de les concrétiser. Chacun gère donc son dicastère, respecte ceux des collègues et le Syndic supervise le tout. Ce climat de confiance favorise une ambiance de travail agréable et motivante. Et si, parfois, quelque tension peut surgir, Michel Ramuz commence alors la séance suivante par une « pensée du jour » apaisante. Ainsi, au fil des législatures, Givisiez connaît un Conseil communal soudé et efficace.

L’année 1978 marque pour Givisiez l’entrée en vigueur de son plan d’aménagement local et le début d’une intense phase de développement. Jusqu’en 2016, on passe de 850 à 3200 habitants, alors que plus de 3000 postes de travail sont créés dans la commune. La clé de cet essor spectaculaire mais harmonieux réside pour beaucoup dans la continuité de la gestion communale. Car il s’agit de dossiers de longue haleine. Ceux des quartiers de Beauséjour-Sud, de La Faye et du Mont-Carmel, par exemple, durent chacun plus de 20 ans, avec moult négociations et d’importants enjeux financiers, notamment pour les infrastructures. Avec ses collègues concernés, Michel Ramuz guide ces dossiers en gardant le cap et en sauvegardant les intérêts de la commune. Durant toutes ces années, malgré la complexité des affaires et les gros montants en jeu, aucun procès ne vient entacher ces dossiers.

Aujourd’hui, l’Etat se vante de la politique foncière active qu’il mène dans le canton. Fort bien. Mais la commune de Givisiez pratique depuis longtemps une telle politique, que Michel Ramuz n’a de cesse de stimuler. Ainsi, les achats du Manoir, du domaine agricole de Toutvent, de La Chassotte (en copropriété avec Granges-Paccot), du terrain de Corberayes et des parcelles hors périmètre de la zone industrielle, notamment, permettent à Givisiez de maîtriser son développement. Grâce à cette politique, la commune entre dans le 21ème siècle en possédant plus du quart de son territoire, domaine public non compris. Qui dit mieux ?

Mais Michel Ramuz ne se contente pas d’élargir le patrimoine communal. Il s’implique aussi dans la gestion de certaines propriétés. Celle du Manoir, par exemple, qui devient un magnifique EMS dont il préside le Conseil de fondation jusqu’à fin 2021. Ou l’ensemble immobilier de La Gaîté, une promotion exemplaire de la commune qui permet aux habitants de placer quelque argent dans la pierre et à de nombreux jeunes du village d’y louer un appartement. Il veille aussi, de plus loin, à la santé du domaine de Toutvent et de ses fermiers. Quant aux terrains de La Chassotte, de Chanteclair et de Corberayes, il les confie aux générations futures pour en faire le meilleur usage.

De nombreuses réalisations à Givisiez doivent beaucoup à Michel Ramuz. Le Rural, par exemple, dont il lança l’idée, ou l’Espace La Faye, fruit d’habiles et intenses négociations avec le promoteur. Sans parler des places de jeux dans les quartiers ou des crèches qu’il promeut, des équipements sportifs que Michel Ramuz soutient avec ferveur, ou du Théâtre des Osses qu’il appuie dans ses démarches. Lui-même fidèle utilisateur des transports publics, il obtient de haute lutte de notables améliorations dans la desserte de Givisiez et encourage leur usage par un subventionnement communal des abonnements de pendulaires.

Bref, cet homme pétri d’amour de la chose publique et constamment à la recherche de l’harmonie donne à la qualité de vie autant d’importance qu’au béton, aux routes et aux canalisations. Et tout cela en maintenant un taux d’impôt attractif et une situation financière des plus saines pour sa commune.

Michel Ramuz connaît cependant un douloureux échec que nul ne peut lui imputer, celui de la fusion 2C2G, soumise le 30 mars 2014 aux électeurs/trices de Chésopelloz, Corminboeuf, Givisiez et Granges-Paccot et refusée dans cette dernière commune. Dommage, car elle aurait pu constituer le palier intermédiaire qui manqua sept ans plus tard au projet de fusion du Grand-Fribourg.

L’échec de 2C2G marque aussi le début d’une période difficile de la vie communale, car suivi de nombreux départs au Conseil et de plusieurs changements successifs dans les cadres de l’administration. Michel Ramuz, qui s’est aussi retiré en 2016, craint alors la rupture de cette si importante continuité.

Sans forcément s’en rendre compte, chaque habitant de Givisiez voit son quotidien amélioré par l’action de Michel Ramuz. Aujourd’hui, le Conseil communal entend lui rendre l’hommage qu’il mérite et lui témoigner l’immense reconnaissance de la commune pour ce qu’il lui laisse. Autrefois, on lui aurait érigé une statue équestre sur la Place d’Affry. Ailleurs, on lui décernerait le titre de docteur honoris causa. En France, ce serait la Légion d’honneur. A Givisiez, le Conseil communal est fier et heureux de conférer à Michel Ramuz la bourgeoisie d’honneur de cette commune qu’il aime tant et qu’il a si bien servie.

Nous y associons son épouse, Claudia Ramuz, pour la compréhension, la patience et le soutien qu’elle manifesta durant toute ces années à Michel, qui donnait de son temps à la collectivité. Qu’elle trouve dans cet hommage notre vive reconnaissance !